Mesdames, messieurs, nos députés, n'ayez pas la mémoire courte.
La campagne électorale , violente, vient de se terminer. Les résultats sont tombés. Les français se sont exprimés.
Et pourtant.
Malgré un message clair du peuple, qui ne dit qu'une seule chose, ce matin c'est à croire que vous n'avez pas entendu.
Nous voilà maintenant à vous écouter faire des calculs d'apothicaire afin de savoir qui a possibilité d'obtenir une majorité, par des alliances, en évitant les blocs de se scinder.
Dans le seul objectif, gouverner.
Pourtant ces élections n'ont été qu'une accumulation d'alliances ou de ruptures, de désistements. Épuisant le peuple. N'engendrant qu'inquiétude, frustration, rejet, fatalisme. Nous en avons été spectateurs. Puis nous avons utilisé notre moyen d'expression, celui que nous confère la démocratie : le vote.
Des choix que vous nous avez imposé, nos voix, souvent contraintes, se sont exprimées: le peuple est la plus grande force politique du pays.
Aucun bloc ne devrait se réjouir de ses résultats. Aucun député ne devrait oublier cette campagne électorale et le message du peuple.
Trop sont élus contre. Ne pas oublier.
Car le peuple n'aspire qu'à une chose : l'apaisement.
Le seul moyen d'y arriver aujourd'hui est de cesser les manigances politiques afin d'obtenir, mais de chercher à trouver ensemble un moyen d'expression de la pluralité.
La France est plurielle, la France est multicolore, la France est diversité. Cette nouvelle assemblée le prouve.
La France est une démocratie.
Mesdames, messieurs les députés, vous venez du peuple, vous avez été élu par le peuple. Aujourd'hui, vous siégez pour le peuple. Tout le peuple.
Abstention, vote blanc, vote nul, vote contre, vote pour, vote de conviction, vote par dépit, vote faute de mieux. Ce sont tous ces votes qui ont permis votre élection.
Personne ne sort vainqueur. Si ce n'est le peuple.
Nous. Nous qui vous avons prouvé que nous étions capables de nous fédérer. Nous qui vous avons prouvé que nous sommes capables de nous mobiliser. Nous qui nous vous envoyons ce message : nous avons réussi à voter, parfois à l'encontre de nos convictions, pour contrer.
Vous ne pouvez l'oublier.
Sans ignorer surtout, qu'en nombre de voix exprimées, ce pourquoi nous sommes nombreux à avoir voter pour contrer, sort victorieux.
Il n'y a pas de victoire, pour personne. C'est un avertissement, un sursis.
C'est à vous, mesdames messieurs les députés, que reviens l'obligation d'écoute et d'apaisement.
C'est à vous aujourd'hui de faire en sorte de représenter le peuple dans son intégralité, sans imposer. C'est à vous de trouver le moyen de travailler ensemble malgré vos différences. C'est à vous de redonner l'espoir au peuple. Et de prouver que vous êtes bien élu pour nous, non pour vous.
Nous avons fait le job. À votre tour.
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